Célestin retrouve ses petits-enfants !

    En 1911 notre Célestin DARIET a donc épousé Henriette Marie Augustine CARTRON, le 21 février.
    Cette jeune femme ne le sait pas encore mais elle va devenir notre grand-mère. Nous la connaîtrons plutôt sous son prénom de Marie.
    Célestin part ce matin du 3 août 1914 pour répondre à la mobilisation générale. Il caresse les cheveux de Marie-Henriette, sa fille, qui compte aujourd’hui ses 509 jours. Il ne la reverra pas mais il ne le sait pas. Il étreint sa Marie, fortement, avec espoir de la revoir très bientôt ? Avec une crainte au fond des méninges, qu’il n’explique pas mais qui l’empêche d’être lui-même, dans une retenue de vérité, dans une volonté de ne rien laisser apparaître des sentiments qui l’interrogent. Il sent, dans son étreinte qu’il voudrait rassurante, le ventre de Marie qui commence à s’arrondir. Il y a là son futur bébé qui devrait arriver en janvier prochain. Ce sera une deuxième fille, Célestine Marie-Louise Léontine, le 19 janvier.
    Mais Célestin doit partir. Partir mais ne pas revenir. Il ne le sait pas.

    Marie Henriette et Célestine vivront une jeunesse de Pupilles de la Nation partageant leurs jeux et leur travail de couturières avec une maman Veuve de guerre, à Saint Fulgent dans le bocage vendéen.

    Marie épousera Auguste Charpentier, un jeune du cru, forgeron et fils de forgeron de La Chaunière, un village de Saint Fulgent. (Célestin et sa fratrie sont nés aussi dans ce beau village de La Chaunière).
    Célestine épousera Auguste Coulon, un autre jeune du cru, transporteur et non pas fils de transporteur mais fils de tuilier et bouilleur de cru, au lieu-dit Le Grand Moulin, sur les hauteurs de Saint Fulgent.

    Ces deux sœurs mettront au monde chacune quatre sympathiques filles et garçons qui sont, chronologiquement : Hubert, Jean, Marie-Odile, Marie-Jeanne, André, Anne-Marie, Gilbert, Paul.
    Malheureusement, Jean, fils aîné de Célestine ne survivra pas à ses 4 ans.

    Et nous voilà en 2018 !

    Célestin peut espérer, en cette année du centenaire de l’armistice de 1918, revoir ses filles et les petits-enfants issus de sa vie à lui. Ils sont encore 7 et ça promet d’être joyeux.
    Mais Célestin, qui n’a pas pu suivre les événements faute d’une sérieuse communication, ne sait pas encore tout, en cet été 2018. Il commence à découvrir quelques bribes des évènements mais il n’est pas au top encore.
    Il ne mesure pas le positionnement de ses deux filles mais comprend rapidement qu’elles ont eu leur vie et qu’elles reposent en paix, auprès de leurs époux.
    Reste les sept petits-enfants. Il découvre maintenant que tout un chacun a rencontré l’âme sœur et que de sept ils sont maintenant 14 à être liés à lui. Bonheur.
    Mais il devine, à force de communication, que certains n’ont pas la chance d’être encore physiquement présents.
    Hubert le fils aîné de Marie et Gilbert, fils de Célestine, n’ont pas survécu à leur 66e anniversaire. De même que Bernard, l’époux de Marie-Odile, n’est plus physiquement vivant depuis ses 55 ans.
    Nous serons donc, en cette belle année 2018 au moins 11 petits-enfants et conjoint(e)s à choisir de nous réunir.

    La vie de 1914 n’a pas habitué les voisin(e)s et cousin(e)s à discuter une semaine pour trouver une entente sur une date de retrouvailles. En 2018, la multiplication des offres de rencontres, de partages d’activités, de déplacements, même lointains, ne simplifie pas les calendriers.
    Nous appréhendons de trouver une date commune rapidement.
    Quelle date ? Nous en parlons au début de l’été. Il faut qu’elle figure avant l’hiver.
    Une proposition de Paul : Célestin nous réunit. Alors réunissons-nous autour d’un symbole : le 14 septembre, jour du 139e anniversaire de sa naissance. Tout le monde est OK.
    Rendez-vous à Saint-Fulgent. Apéritif chez Marie-Jeanne et Jean-Paul son amoureux. Déjeuner en commun. Rendez-vous au cimetière. Célestin, Poilu Disparu ne sera pas là comme il est dit. Nous nous recueillerons sur la tombe de son épouse, notre grand-mère Marie Cartron. Elle aussi n’est pas dans sa tombe, la tombe où nous l’avions déposée en 1966. Elle a déménagé !… C’est vrai, le 26 juin nous l’avons exhumée pour la déposer dans la tombe de sa fille Célestine, 50 mètres plus bas. Nous en reparlerons dans un prochain article.

    Première « retrouvaille » – Cousinade discrète et chaleureuse.

    Nous nous sommes bien régalés de te retrouver ce jour, chère grand-mère. Nous avons même fait une photo de ta maison, enfin celle où tu as vécu longuement avec tes filles et où, jeunes petits-enfants de toi et Célestin nous allions chaque année, nous les exilés à Mortagne-sur-Sèvre, passer quelques jours, t’écouter, cueillir les merveilleuse poires William dans ton jardin, faire une retouche de peinture, te regarder repasser tes dernières coiffes vendéennes, riches de petits plis soyeux et délicats.

    Célestin n’était pas là, hélas, il y a longtemps qu’il n’était plus là. Tu n’en parlais pas

    Escapade à l’étang de la Tricherie, villégiature dominicale des Fulgentais. Tours de pédalo. Soleil. Soleil dans nos cœurs à tous, heureux de nous retrouver. C’est notre première retrouvaille entre descendants directs de Célestin et liés directs à nous, nos conjoint(e)s. Photo.

    Déjà nous évoquons 2019.

    André, Paul