La Grande guerre est-elle finie ?
Pour nous elle continue. Pour retrouver notre Disparu de grand-père Célestin et surtout pour ne pas oublier tous les autres Disparus des Hauts –de-France et du Grand-Est, perdus dans les herbes folles, les honorer au plus tôt sur notre site et dans les Nécropoles et Carrés militaires.
Pour avancer dans ce terrain mouvant nous avons passé les commémorations et cérémonies dans la Somme et le Pas-de-Calais. C’est en partie là que notre poilu de Célestin Dariet a souvent soulevé son paquetage avant de devenir un « Mort pour la France », un mort pour sa famille, sa veuve, sa fille de 18 mois, sa fille qui va naître dans trois mois, son village, sa terre, sa paroisse, ses petits descendants. Il ne le sait pas. Nous allons le lui dire.
La Picardie nous attendait. Nous y avons fait des rencontres ces dernières années et les retrouver et en faire de nouvelles nous plaisait bien. Nous avons aussi découvert de bons artisans derrière leurs fourneaux et c’est bien pour le moral.
Nécropole Nationale d’Albert
Première étape où nous attend la presse régionale. Emmanuelle Bobineau, pour le « Courrier picard » nous rejoint. Comme nous, elle l’a échappé belle. Les ronds-points alentour viennent d’être bloqués par les militaires, pas ceux des tranchées d’il y a 100 ans, mais par ceux qui protègent les déplacements de la première ministre britannique, Thérésa May, qui vient de quitter Thiepval pour aller prendre son avion tout prêt. Et de Emmanuel Macron qui, aussi de Thiepval, se rend à Péronne. Nous sommes le 9 novembre et les grandes autorités se préparent pour les commémorations du 11 novembre. Cent ans donc, dans 48 heures, que l’armistice de 1918 a été signé.
Notre grand-père Célestin n’a pas, comme des centaines de milliers d’autres soldats, participé à la fête de cette signature. Depuis 4 ans il était enfoui dans la terre, Disparu on ne sait toujours pas où !
Nous envisagions que notre gentille journaliste attendrait la fin des reportages sur nos grands responsables pour parler de notre modeste démarche vers les Disparus. Mais non mais non, demain le 10 novembre est un samedi et c’est le jour du meilleur tirage pour la presse écrite. Alors l’article sur nos démarches paraîtra demain. Qu’à cela ne tienne ! (voir encart « Un site pour lister les soldats disparus » du Courrier picard en fin d’article).
Retour au mémorial Canadien de Vimy
Nous avions, avec beaucoup d’émotion, découvert cet espace en 2017. Nous tenions à en finir la visite. Patatras. Encore une personnalité en visite, bien protégée par nos militaires qui en interdisent l’accès précisément à cette heure choisie. C’est le premier ministre du Canada, Justin Trudeau qui visite ses troupes en France, en préparation du bientôt 11 novembre. Nous entendrons l’hymne national au loin. C’est au moins ça ! Nous n’avons pas accès à l’impressionnant monument, ni en voiture et même pas à pieds.
Pour finir nous trouvons place, un peu à l’écart, sur le parking du Centre d’interprétation du parc mémorial. Visite de ce centre, un superbe musée, actif, accueillis par des stagiaires canadiens autant sympathiques que les canadiens découverts chez eux l’an passé.
Lens et son Musée Louvre – Lens
Midi arrive. Il nous faut honorer notre réservation au restaurant de Souchez où nous nous devons d’y aller faire nos gammes de carbonade flamande ! Un beau moment d’un très bon accueil d’une bonne table et d’un décor original.
Nous sommes près de Lens et ne voulons pas manquer maintenant de faire une visite au Musée Louvre – Lens.
Musée très moderne, lumineux dans ses salles d’accueil et de déambulation. Notre emploi du temps ne nous permet pas de profiter de la galerie d’exposition temporaire. Qu’importe, nous ferons la Galerie du Temps et nous serons ravis. On peut déambuler facilement entre sculptures et tableaux, dans une luminosité très blanche qui met tout en valeur. Calme. Surveillance discrète mais active. On ne touche pas. Expérience ! Mais on voit tout très facilement. Les informations sont généreuses et discrètes. Nous reviendrons.
Nous reviendrons. Cette terre du Pas-de-Calais est maintenant un peu la nôtre. Et Célestin est apaisé de nous voir.
Pourquoi avoir attendu 100 ans ?
La colline Notre Dame de Lorette à Ablain Saint Nazaire
Il est 17 heures et il nous faut rejoindre la nécropole de ND de Lorette où, comme chaque année, se déroule le 10 novembre la cérémonie du 11 novembre. Il fait déjà nuit quand nous nous installons pour voir, écouter, photographier, filmer, partager … nous recueillir.
La cérémonie est orchestrée par l’Association du Monument de Notre Dame de Lorette et de la Garde d’Honneur de l’Ossuaire. La fanfare d’Ablain St Nazaire assure la partie musicale. Une délégation de jeunes et élèves pompiers est présente. Une délégation de porte-drapeaux rend les honneurs. Une délégation d’officiers de diverses armes dépose des gerbes sur les marches au pied de la Tour Lanterne, avec les enfants de l’école d’Ablain St Nazaire.
C’est conforme à ce que nous avions connu en 2017.
Mais cette année pas de défilé de militaires. Nous vivons le centenaire de l’armistice de la Grande guerre et il se dit que notre pays n’a pas voulu une démonstration des armées victorieuses. Place au message de Paix.
Par contre l’association veut marquer l’anniversaire d’une façon originale. Et la cérémonie se termine par une présentation sonore et lumineuse qui veut rappeler le bruit devenant assourdissant des obus qui éclairaient le ciel et détruisent les tympans de nos troupes. L’effet artistique est très réussi. La réalité de l’ambiance cruelle n’est sans doute pas de la même teneur dans la terreur.
Sur les quelques dizaines de mètres qui nous conduirons ensuite à la chapelle – basilique, nous nous entretenons avec un des administrateurs de l’association. Nous lui disons le pourquoi de notre présence, nous les petits fils de Célestin Dariet qui peut-être est mort en Pas-de-Calais. Officiellement mort entre Auchonvillers (Somme) et Serre (Puisieux) en Pas-de Calais. Donc peut-être en Somme peut-être en Pas-de-Calais. Ce gentil Garde d’Honneur nous explique que nous pourrions faire déposer une plaque souvenir dans la chapelle, ici.
Mais nous nous attardons surtout à défendre notre volonté de faire déposer les noms de tous les Disparus de 14-18 dans les Nécropoles nationales ou Carrés militaires. Ces militaires n’ont pas de tombe et nous demandons qu’ils aient au moins leur nom sur une liste, dans les nécropoles.
Devant sa réaction de grande surprise nous avons la confirmation que la France n’a pas encore pensé à nommer les Disparus près de leur lieu de mort. Les militaires identifiés ici sont des milliers. C’est une belle action d’avoir mis leurs noms sur leur tombe. Les Disparus sont là aussi, par milliers, dans les ossuaires. Ils n’ont pas leur nom. Ben, oui, c’est comme ça pour le ministère … Pas pour nous !
Le Garde d’Honneur, tout à notre écoute, nous montre une tombe proche où sont gravés le nom d’un soldat et la présence de deux inconnus. C’est bien. Mais les deux inconnus sont connus du recueil des morts. Pourquoi leur nom ne figure nulle part ici, près des ossuaires ? Ils sont bien morts, eux aussi, sur cette colline ou alentour. Leur famille n’a donc jamais pu venir lire leur nom. Pourquoi ?
Notre Garde d’Honneur est sympathique. Il nous écoute attentivement. Il parlera de notre démarche auprès de l’association. Nous lui laissons notre toute neuve carte de l’Association Célestin POILU-DISPARU. C’est la première distribuée à Notre Dame de Lorette. Que l’esprit des poilus Disparus l’accompagne !
Nous finirons la cérémonie dans la chapelle. Recueillement, magnifiques chants par la chorale et l’orchestre. Quelques plans filmés pour l’ambiance et pour notre site.
Nous ne sommes même pas allés poser un instant de silence sur l’Anneau de la mémoire qui jouxte la nécropole. Il faisait nuit et froid et aucune animation n’y avait été programmée. Il est vrai que ce sont deux entités complètement distinctes qui vivent l’une près de l’autre sans communauté.
Ablain Saint Nazaire, après.
L’esprit s’est nourri. Il faut penser au corps. Même si nous n’oublions pas ceux des milliers d’hommes qui reposent là en paix. En paix ? Pas sûr !
Il est l’heure de rejoindre une paysanne restauratrice qui nous attend. Nous sommes un peu en retard et pour ne pas l’accentuer nous débarquons dans la salle de restaurant sans avoir pris le temps d’enlever nos bottes. Mais elles sont propres et l’accueil n’en fait pas cas. Seuls les convives en place nous regardent arriver comme des êtres surprenants qui se trompent de rendez-vous.
Nous apprécions la cuisine et sympathisons rapidement avec la propriétaire. Là ! Elle nous décrit passionnément la vie de sa famille et employés, de ses 150 ha, de ses 1500 porcs, 60 truies, cultures de légumes, cuisine et salle à manger, chambres d’hôtes. Elle nous donne le vertige. Ce doit être ça la France laborieuse.
Nous avons rendez-vous demain matin de bonne heure. Par prudence nous restons coucher à Gosnay, près de Béthune. Hôtel très accueillant. Il est près de minuit.
Thiepval, la cérémonie du 11 / 11 à 11 heures, cette centième année.
Pour jouir d’une place intéressante au sein de l’immense monument nous arrivons en avance d’un quart d’heure. Mais allez donc comprendre nos voisins britanniques. Ils roulent déjà à gauche. La cérémonie bat déjà son plein. Mais ils nous sont si sympathiques ces femmes et hommes qui nous ont grandement épaulés il y a 100 ans que nous leur sourions en arrivant, sous la pluie, dans le vent presque dans le fog ! ça ressemble d’assez près à 2017. Mais l’affluence est sacrément plus importante.
Très émouvante cérémonie dédiée à nos morts communs dans la nécropole. En plus les 73.000 Disparus britanniques nous regardent depuis leurs noms gravés sur les parois de l’édifice, comme s’ils étaient vivants.
Cérémonie britannico – britannique. Contrairement à 2017, pas aperçu le maire de Thiepval, pas entendu le prêtre catholique français. Les français n’ont-ils pas été invités ou n’ont-ils manifesté aucune volonté d’être là ?
Une jeune britannique, peut-être soprano, avec la fanfare, nous émeut de sa voix emprunte de chaleur et de respect.
Puis nous rejoignons le bâtiment de l’Historial qui a la bonne idée de nous abriter du froid et de la pluie. Le commerce bat son plein. Les britanniques ne peuvent rentrer à la maison sans un souvenir matériel qui semble leur faire partager un peu de l’espoir de cet environnement qui transpire la présence de leurs milliers de citoyens morts et Disparus ici.
Nos correspondants dans ce lieu sont tellement prisonniers du travail de la boutique que nous convenons entre deux cartes bleues de nous revoir ici dans 48 heures. A bientôt Céline et Vincent, dans le calme.
Îlot de La Boisselle
Nous déjeunons « au cul du coffre » de quelques gâteries sucrées et d’un verre d’eau sur la place ventée de la mairie d’Albert. Sur le bitume s’affairent des techniciens préparant le feu d’artifice de ce soir. A la basilique quelques mètres plus loin va avoir lieu un concert, avec les enfants des écoles, nous dit-on. Mais nous ne nous arrêterons à ni l’un ni l’autre parce que le temps nous est compté encore aujourd’hui.
Nous allons boire un café au restaurant bar le plus proche. Nous le ferons sur un tout petit coin du comptoir tellement les britanniques ont envahi les lieux pour eux aussi reprendre des forces. L’Australie est à l’honneur, au-dessus du bar, avec son drapeau national et l’horloge qui indique l’heure locale de Sidney (+ 11 heures).
Nous arrivons enfin à La Boisselle, commune d’Ovillers – La Boisselle. Il fait gris et froid. Nous allons directement dans la propriété de L’îlot de La Boisselle où Claudie Llewellyn – Lejeune, propriétaire, a installé l’association « Les amis de l’îlot de La Boisselle ». Elle nous attendait ce matin.
Nous la verrons un peu plus tard car des visiteurs l’accaparent et elle veut leur offrir sa passion pour ce bout de terre tellement chargé d’histoire et surtout de cadavres français britanniques et allemands, qui dorment là depuis plus de 100 ans.
Un voisin fin connaisseur du site comblera notre attente et avec envie nous fera tout visiter, jusqu’aux broussailles dissimulées dans les profondeurs cachées des immenses trous d’obus et entretenues par une escouade de chèvres.
Nous sommes venus pour parler des os qui dorment toujours sous nos pas et que nous aimerions bien faire figurer sur nos listes de DISPARUS, ces militaires qui n’ont ni tombe ni patronyme à faire lire à leur descendance dans nos Nécropoles Nationales.
A la nuit tombée nous parlons de ces braves, des projets de l’association de l’îlot, des projets de notre association.
Mr Réal Delplanque, trésorier de l’association des amis de l’îlot de La Boisselle nous montre des images de repérages de certains disparus ici, connus.
Les informations régionales télévisées, à l’hôtel
Il est beaucoup plus de 18h00, la nuit nous a rattrapés et nous devons rentrer à l’hôtel pour y regarder le JT (Journal Télévisé) de « FR3 » en ce grand jour du 100e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Ce que nous voulons y découvrir c’est la diffusion du journal télévisé de la région « Pays de la Loire« . Cela est possible chez FR3 et même en Picardie. La responsable de l’hôtel ce soir fait le maximum pour assurer la liaison sur l’ordinateur à disposition dans le hall. La journaliste de Nantes, Valérie Charbonneau et ses deux acolytes Michel Magdeleine et Jean-Pierre Brenuchon ont réalisé l’interview où ils nous laissent exposer notre démarche vers les Disparus. Diffusion au JT du 19-20 aujourd’hui. Qu’ont-ils concocté avec notre enregistrement ? Nous devons apparaître dans un reportage plus large intitulé « Que reste-il à découvrir sur 14-18 ? »
Euréka ! Ça marche … nous sommes à l’antenne … pas de son !…
Ce ne sera que le lendemain, avant les premiers rayons, que Paul a pu cliquer sur l’icône et voilà que nous « causons dans l’poste ». Heureux. La fidélité à l’esprit de notre exposé est très bonne. Nous aurions aimé parler plus longtemps mais l’essentiel a été dévoilé. Merci à l’équipe et au monteur.
Lundi 12 novembre. Rencontre d’un passionné de l’histoire de la Somme, à Combles
L’homme nous attend. Son ami un peu informaticien est venu le dépanner. Pas de bricolage quand on travaille sur le site « Mémoire des hommes ». Daniel Zuszman ne nous cache pas son inquiétude de nous voir aborder le travail sur les 400.000 militaires disparus. Il nous soupçonne d’être un peu fous, très fous, tout au moins pas du tout réalistes.
Nous le sommes sûrement, fous.
Mais sans folie y aurait-il eu des créatifs. Sans folie y aurait-il des passionnés qui travaillent énormément comme bénévoles pour leur conviction. Nous n’attendons rien, sinon le plaisir d’avancer. Nous avons compris que nous n’irions pas au bout mais que aurons commencé. Et parce que nous avons commencé il y aura quelques milliers de familles qui auront la joie d’aller lire le nom de leur ancêtre, disparu, dans une nécropole.
Alors Daniel Zuszman qui travaille comme un fou depuis des années à une étincelle qui lui dit de nous encourager. Il nous prête une grande partie de ses archives pour que nous y trouvions foule de renseignements, sans donc nous obliger à chercher à nouveau par nous-même.
Il est prudent : « Emportez çà. C’est déjà beaucoup. Quand vous aurez expurgé ce gros travail revenez me voir pour la suite » !
Il est charmant. Mais tellement déçu par toutes les autorités qui l’écoutent et ne font rien ! Qui sont quelquefois seulement polies !
Nous saluons Mme Zuszman qui dans sa grande cuisine nous offre le café.
Nous quittons Combles pour Albert où nous allons numériser tous ces trésors d’informations. Daniel Zuszman a entrevu que nous sommes fous mais aussi très déterminés, avec un brin de lucidité.
Numérisations directement expédiées, par la machine, à nos boîtes à lettres internet. Des centaines de pages en quelques minutes. Génial.
Célestin en est resté baba. Ca a bien changé depuis le téléphone de son caporal qui essayait, dans la tranchée, d’appeler le commandant Truc.
Mardi 13 novembre. Combles et Albert
Retour à Combles pour rendre les brochures maintenant numérisées par nous et pour nous.
Nous déjeunons avec Jean-Pierre Hué, invités chez lui à Méaulte. Avant de goûter les mets, un petit tour de ses trésors exposés, ramenés de ses nombreux voyages à travers le monde (55 pays vus avec son épouse, souvent). Voyages de reportages parce que Jean-Pierre filme, photographie, rencontre, enregistre, monte les images, les présente et obtient des prix. C’est par ce biais du cinéma que je l’ai connu. Mais avant tout c’est par lui que j’ai eu le premier contact avec les journalistes du quotidien le Courrier picard. Et le Courrier picard est fidèle à nos pèlerinages en terre picarde et depuis 5 ans ne failli pas à l’article d’octobre ou novembre pour mettre en avant notre cause et notre démarche.
Mardi 13 novembre : retour à THIEPVAL, via Pozières
Après une fois encore avoir regardé la vierge penchée, au loin, de la basilique d’Albert, nous partons à Thiepval où nous avons plaisir à discuter avec Céline et Vincent, les passionnés de l’Histoire du secteur, histoire souvent douloureuse mais histoire de nos pères, oncles, parrains, marraines.
L’itinéraire passe par Pozières. Pas de halte au bistrot chez Tommy cette année. L’actualité de ce matin est déviée sur une interrogation provoquée dimanche en revenant d’Arras Vimy Bapaume. Nous avons remarqué un terrain de petites croix blanches alignées, pas comme les cimetières connus de nous. C’est à la sortie de Pozières. Il nous faut aller voir avant de nous rendre à Thiepval.
Surprise, curiosité, découverte, étonnement. C’est un cimetière dédié aux animaux de guerre tués en 14-18 (human companions). Hommage des Australiens à ces êtres qui aussi ont terriblement souffert. C’est le « Australian War Animal Mémorial », et « Australian Army Veterinary Corps » (AAVC), et encore « To honour the New Zealand War Animals ». (Voir photos en fin d’article).
Un bel hommage des hommes à leurs compagnons morts auprès d’eux, hommage, même pour les disparus !
Thiepval. Céline et Vincent confortent notre sentiment de passion pour notre grand-père Célestin et ses compagnons Disparus. Nous renouvelons nos engagements réciproques, moraux, de nous informer des nouveautés du secteur et de nos trouvailles. Nous avons vécu, ici, les cérémonies du 11 et cela nous encourage à rattraper le Commonwealth dans l’hommage qu’ils ont manifesté dès la fin du conflit, et même pendant, à leurs militaires morts, identifiés ou pas, inscrits dans le même lieu.
Nous achetons quelques livres. Il va faire nuit. Il nous faut préparer notre retour à la maison.
Albert vers Nantes et la Vendée, via Notre Dame de Lorette, 14 novembre
Ce n’est pas la route la plus courte mais nous voulons vérifier de nos propres yeux les nouveautés de l’Anneau de la mémoire.
Contrairement à la Nécropole nationale, très proche voisine, propriété du ministère des armées, cet Anneau de la mémoire est la propriété de la région, à sa création la région Nord-Pas de Calais. Aujourd’hui la région s’étant étendue à la précédente Picardie pour devenir les Hauts-de-France, est-il envisageable d’y graver les morts et Disparus de la terre picarde ? Nous sommes Vendéens et les habitants du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme nous réservent chaque année un accueil aussi charmant que convivial.
Nous sommes passés par là pour une simple photo. Nous ne regrettons rien parce que c’est dans notre « ADN » de voir et de vérifier. Et nous avons vérifié que Joseph Marie Gustave Charbonneau était bien inscrit, gravé, sur la dernière plaque d’acier de cette œuvre de recueillement. Avec lui 13 autres militaires dernièrement enregistrés et gravés. Ces militaires seront-ils les derniers ? Ou faudra-t-il encore justifier devant les tribunaux de grande instance français que nos grands-pères Disparus méritent une inscription sur le lieu français, alentour, qui les a entendu mourir ?
Rendez-vous est pris.
Nous, nous continuons à répertorier.
Nous avons fait un excellent voyage. A l’année prochaine en Hauts-de-France.
André, Paul