Nos premiers Disparus, inscrits à leur endroit,

    Bonjour chers adhérents, sympathisants, curieux …

    Il y a un an et quelques jours notre jeune frère Paul rejoignait Célestin en pays de quiétude.

    La semaine dernière nous étions en Somme et Pas-de-Calais, le pays de passage non choisi de Célestin, notre grand-père DARIET, et de ses paumés de soldats Disparus.

    Nous avons avancé dans la bonne relation, l’envie d’aller, de faire des pas devant.

    Et ce que nous avions imaginé, abordé, programmé et lancé avec Paul est sur les rails. Si !…

    Nous avons déposé dans le « tabernacle » d’une Nécropole Nationale, celle, pour commencer, de Albert, sous préfecture de la Somme, une liste de 38 noms de soldats Morts pour la France, Disparus, pas encore proposés aux visiteurs et chercheurs … de nos magnifiques nécropoles militaires pourtant érigées pour « le Souvenir », pour venir y rendre un hommage, bavarder avec ceux qui sont « dessous », anonymes. Parce que les Disparus sont tout près mais on s’est refusé, la France, et on se refuse toujours, à écrire leurs noms sur les murs. Ils doivent rester anonymes. Point !

    Aujourd’hui, après une attente de 109 ou 110 ans … leurs noms, dans un lieu de notre sol national, de la Somme d’abord, peuvent être consultés, honorés par leur famille, la descendance de leurs amis, de leurs relations.

    Ce jour il y a le départ des expositions de ceux qui étaient les « INCOGNITOS ». Ils deviennent repérables, identifiables, à quelques longueurs de leur « salon d’attente !… » Leurs familles peuvent et pourront de plus en plus discutailler avec le nom inscrit là en tant que « possible présent », très certainement pas loin, dans « l’ environ ».

    Ils sont heureux de lire leur nom, enfin, ces Disparus qui, eux, savent où ils sont. Tant pis pour « la surface » si elle se pose encore des questions qui, dans un jeu centenaire, n’intéressent que leur envie et leur soif de faire durer, de ne rien changer, célébrer sans questions, éviter de fouiller là où personne ne se questionne.

    Les Disparus d’ici et des alentours ont lu aujourd’hui 38 de leurs noms ou de leurs compères également Disparus, voisins à Albert près de ce sol, le dernier qui les a entendu gémir, pleurer ou crier … ou rien. Silence.

    Et ils ont applaudi avant de préparer l’apéro, à l’eau claire de leur gourde écrabouillée. En ce novembre 2024 nous sommes fiers de ces 38 poilus Disparus que nous avons mis en lumière pour les leurs, en lumière, enfin, de leur existence en un lieu, leur lieu qui avait voulu être caché. Honte !

    Nous allons accélérer pour afficher, à l’abri, la suite de la liste de notre frère Paul et atteindre les 629 identifiés Disparus, validés. Le grand nombre des 422 000 se rapproche …!

    Nous sommes heureux, fiers, de mettre ces noms par dizaines aujourd’hui, centaines et milliers demain, après demain, un jour sans doute … proche … ou un peu plus !

    38 seulement ajoutés pour 1914 et 1915, à Albert : 35 de la Boisselle, 1 de Méaulte et 2 de Albert. Mais j’ai vu roder chez Claudie un listing des Disparus à La Boisselle. Il y a du monde … plusieurs pages A4 bien denses (une trentaine /page ?). Des gars de chez nous diraient nos bretons et vendéens. Et beaucoup d’autres le disent, partout. Il va falloir éplucher les dates, les endroits précis, ou presque, valider, déposer. Le travail est en route et l’appétit a pris le train !

    En Pas-de-Calais nous avons aussi rencontré Marcel Dégardin. Membre en responsabilité au Souvenir Français et acteur très actif dans les associations de Arras, du Pas-de-Calais, liées aux conflits de 14-18 et 39-45. Il m’a attendu à ND de Lorette et nous avons devisé agréablement et efficacement. Il aurait préféré que nous nous rencontrions au musée de Bapaume mais les RDV à honorer ne s’y sont pas prêtés en ce 2024. Rendez-vous est pris pour 2025. Marcel est un jeune homme dynamique, accueillant, avec qui on se prêterait bien au jeu de fouiller et de découvrir toujours !

    En Picardie c’est Claudie Llewellyn qui une nouvelle fois nous a accueillis. très branchée ce 08 novembre sur les origines de son terrain « historique ». Cette bande de terre emplie d’énormes crevasses, traces inviolables des explosions multiples de surfaces et de profondeurs en 14-18. Des centaines de corps de nos parents dorment là, entiers ou en morceaux, volontaires, peu-être, sans doute, piégés sûrement.

    Et ces trous de mines sous nos yeux, trop nombreux, rappellent le grand-père de Jean-Yves et Guy ARNAUD, tombé le 24 décembre 1914 dans ce coin de France aujourd’hui repéré comme « Association des Amis de l’Ilot de la Boisselle » (voir article du quotidien « Ouest-France » de 2014, joint).

    Et tous ces « braves » m’ont rattaché aux rencontres de ces derniers mois, et jours, avec les « cousins DARIET » de Vendée et de Charente : Pierre DENIS et Bernard DAVID avec qui nous commençons nos fouilles de famille.

    Des rendez-vous à ne pas manquer en 2025.

    André CHARPENTIER, président. L’esprit de Paul, voyageur éternel.